Chaque année c’est pareil : les premières fraises arrivent en juin, quelques-unes en juillet… puis le silence. Pourtant, certains jardiniers arrivent à prolonger la récolte jusqu’en septembre sans engrais, ni variété spéciale, ni arrosage intensif. Leur secret ? Un geste simple, presque jamais mentionné dans les guides classiques : une coupe ciblée, au bon moment.
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Ce que je coupe et pourquoi ça change tout
Fin mai, au moment où les fraisiers commencent à lancer leurs premiers fruits, je coupe systématiquement les premiers stolons qui apparaissent. Ces tiges rampantes, que la plante envoie naturellement pour se reproduire, détournent une énorme quantité d’énergie. En les supprimant dès leur apparition, j’oblige la plante à concentrer ses forces sur la floraison et la fructification.
C’est là que la différence se joue. Au lieu de produire quelques fruits puis d’épuiser ses réserves, le fraisier continue à fleurir régulièrement, semaine après semaine, jusqu’en septembre. Cette technique permet de prolonger la récolte sans planter de remontants ou changer de variété.
Comment repérer et couper les bons stolons
Un stolon, c’est une tige fine qui sort du cœur du plant, s’allonge, et tente de s’enraciner un peu plus loin. Si vous les repérez dès fin mai, ils sont encore tendres et se coupent à la main ou au sécateur. Il suffit de les sectionner à la base, sans toucher aux tiges florales ni aux feuilles principales.
Le geste prend moins d’une minute par plant, mais change complètement le comportement de la plante. Et si vous tenez à faire des plants pour l’année suivante, laissez-en un ou deux se développer à la fin de l’été, pas avant.
Conseil : pour favoriser encore plus la floraison, ajoutez une fine couche de compost mûr au pied des fraisiers juste après la coupe. Cela stimule la reprise et compense l’effort demandé à la plante.
Les effets visibles dès la première saison
Ce geste peut paraître anodin, mais les résultats sont visibles très rapidement. Les plants restent compacts, les nouvelles fleurs apparaissent en continu, et les fruits sont mieux formés. Les fraisiers sont aussi plus faciles à entretenir, car le feuillage reste aéré et moins sujet aux maladies fongiques comme l’oïdium.
Certains jardiniers notent même que leurs fraisiers, ainsi entretenus, durent plus longtemps dans le temps, sans perte de vigueur au bout de deux ou trois saisons comme c’est souvent le cas.
Une technique venue du potager rustique
Ce type de taille était couramment pratiqué dans les potagers de campagne, bien avant l’arrivée des variétés dites remontantes. Les anciens observaient leurs plantes, et avaient compris que moins un fraisier court, plus il produit. C’est une pratique transmise oralement, souvent oubliée, mais d’une efficacité remarquable.
Avec des étés plus longs et plus secs, cette taille prend tout son sens. Elle permet de profiter de fraises fraîches jusqu’à l’automne, même dans un petit jardin ou sur une terrasse.
Mis à jour le 23 mai 2025
