Pucerons : 5 gestes simples pour s’en débarrasser naturellement (et durablement)

Vous avez repéré des colonies de petits insectes collés aux jeunes tiges, aux bourgeons ou sous les feuilles ? C’est très probablement une attaque de pucerons. Vert, noir, jaune ou même roseâtre : ces petits ravageurs se multiplient à vitesse grand V, affaiblissent les plantes et attirent les fourmis. Et pourtant, inutile de sortir les grands moyens chimiques pour les éradiquer. Il existe des gestes simples, naturels et très efficaces, souvent ignorés. Et si cette année, vous traitiez le problème à la source, sans nuire à votre sol ni à la biodiversité du jardin ? Voici comment faire.

Pourquoi les pucerons reviennent toujours ?

Le vrai souci avec les pucerons, ce n’est pas seulement qu’ils s’installent, c’est qu’ils reviennent, saison après saison. Cela tient à deux choses : leur vitesse de reproduction exceptionnelle (certaines femelles donnent naissance à des clones toutes les 48h) et un déséquilibre dans l’écosystème du jardin. Autrement dit : si vous les combattez sans corriger l’environnement, vous les reverrez très vite. C’est là que les gestes simples mais stratégiques prennent tout leur sens.

1. Pulvériser un thé de plantes repoussantes

Un premier geste redoutablement efficace et peu connu : le thé de tanaisie. Cette plante aux fleurs jaunes, souvent vue comme une sauvageonne, est un répulsif naturel contre les pucerons. Faites infuser 30g de fleurs séchées dans 1L d’eau bouillante, laissez refroidir et pulvérisez directement sur les zones infestées. L’odeur forte de la tanaisie agit comme une barrière olfactive, tout en renforçant les défenses de la plante.

2. Favoriser les prédateurs au lieu de les importer

On pense souvent à relâcher des coccinelles, mais elles partent rapidement si le jardin ne leur plaît pas. Privilégiez plutôt l’installation durable des auxiliaires en plantant des vivaces nectarifères (achillée, fenouil, bourrache). Elles attirent les syrphes, chrysopes, et autres larves prédatrices. Ce sont elles qui feront le vrai travail, en continu.

3. Créer un choc thermique doux avec de l’eau tiède

Contrairement aux idées reçues, l’eau froide n’est pas la plus efficace. Une astuce de jardinière maline consiste à utiliser de l’eau à 30-35°C avec un peu de savon noir (une cuillère à soupe par litre). Ce mélange tue les pucerons par choc osmotique sans endommager les tissus de la plante. Pulvérisez en fin de journée, jamais en plein soleil.

4. Stopper les fourmis pour casser la chaîne

Peu le savent, mais les fourmis protègent activement les pucerons car elles raffolent de leur miellat. Elles les déplacent même d’une plante à l’autre. Pour casser cette alliance nuisible, enduisez le bas des tiges d’une bande de glu arboricole ou appliquez un cépage de cannelle autour du pied : les fourmis détestent cette odeur et feront demi-tour.

5. Offrir aux plantes un régime qui les rend moins appétissantes

Une plante trop gorgée d’azote attire les pucerons comme un aimant. Modérez les apports d’engrais azotés et préférez les amendements doux comme le compost mur ou les purins de consoude. Vous pouvez aussi renforcer les parois cellulaires avec une pulvérisation mensuelle de silice ou de prêparation à base de prêle.

« Une pulvérisation de prêle au printemps agit comme un vaccin antifongique et repousse aussi les pucerons »
Monique, jardinière en climat océanique

Tableau récapitulatif des gestes efficaces

Une approche sur le long terme change tout

Plutôt que de traiter symptôme par symptôme, changer quelques habitudes permet de maintenir l’équilibre naturel du jardin. Moins de stress, plus de vie utile, moins de produits, et au final des plantes plus résilientes. Les pucerons, eux, n’aiment pas les endroits où tout est déjà bien défendu. Et c’est toute la beauté d’un jardin bien pensé.

Mis à jour le 20 juin 2025