Publié par Claire Durand

Les maraîchers d’autrefois fabriquaient leur propre hormone naturelle de bouturage avec cette plante sauvage

3 mai 2025

hormone bouturage
hormone bouturage

Vous utilisez peut-être des hormones de bouturage chimiques sans savoir qu’il existe une alternative naturelle, gratuite et efficace. Et ce n’est pas nouveau. Les anciens maraîchers connaissaient déjà cette astuce végétale, transmise de génération en génération.

À une époque où tout venait de la terre et où rien ne se perdait, ils utilisaient une simple plante sauvage pour renforcer l’enracinement de leurs boutures. Aujourd’hui encore, cette méthode séduit les jardiniers qui veulent jardiner de façon plus saine et durable.

Si vous cherchez une solution naturelle et efficace pour réussir vos boutures sans dépenser un centime, cette technique oubliée mérite toute votre attention.

Pourquoi les boutures ont besoin d’un coup de pouce pour bien s’enraciner

Quand on réalise une bouture, on prélève une partie d’une plante (souvent une tige ou une feuille) pour en faire une nouvelle. Mais sans racines, cette section ne peut pas absorber l’eau et les nutriments. Elle est donc très fragile et peut sécher ou pourrir rapidement.

C’est là qu’intervient l’hormone de bouturage. Elle stimule la production de racines à l’endroit de la coupe. Aujourd’hui, beaucoup utilisent des hormones synthétiques, en poudre ou en gel. Pourtant, cette pratique est récente dans l’histoire du jardinage. Pendant des siècles, les maraîchers ont fait autrement.

Le secret des maraîchers d’autrefois : la plante sauvage aux propriétés étonnantes

Parmi les solutions naturelles, deux plantes ont particulièrement marqué les pratiques agricoles traditionnelles : le saule et la ronce.

Les branches de saule (surtout les jeunes tiges) sont riches en deux substances clés : l’acide salicylique et l’auxine. Ces composés naturels favorisent l’enracinement et protègent la plante contre les maladies. En trempant les tiges dans de l’eau pendant plusieurs jours, les maraîchers obtenaient une “eau de saule” capable de stimuler la croissance des racines chez presque toutes les boutures.

Autre plante intéressante : la ronce. Moins connue, mais tout aussi efficace, cette sauvageonne est présente en bordure de forêt, dans les haies et les friches. Ses racines, notamment, contiennent elles aussi des hormones naturelles. En les faisant infuser ou macérer, les anciens préparaient une solution artisanale aux propriétés stimulantes.

Comment préparer cette hormone naturelle de bouturage chez vous

Pour faire une eau de saule, il suffit de couper des jeunes tiges de saule (encore souples, sans écorce ligneuse), de les hacher, puis de les faire tremper dans de l’eau tiède pendant 24 à 48 heures. Le liquide obtenu peut ensuite servir à tremper la base des boutures pendant quelques heures, ou même à arroser les boutures une fois en pot.

La méthode est semblable avec la ronce, bien que la macération des racines demande un peu plus de patience. L’eau doit être filtrée avant usage et utilisée dans les deux à trois jours pour conserver toute son efficacité.

Attention : ne cueillez jamais de plantes sur des terrains potentiellement traités ou en bord de route. Les polluants peuvent nuire aux boutures et aux sols de votre jardin.

Un retour aux sources qui séduit de plus en plus de jardiniers

Ces pratiques, longtemps délaissées au profit des produits du commerce, reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène. Elles séduisent non seulement par leur efficacité, mais aussi par leur cohérence écologique. Faire soi-même son hormone de bouturage, c’est s’inscrire dans une démarche respectueuse de la nature, du sol et des cycles biologiques.

Dans un monde où le moindre geste compte pour préserver la biodiversité, redécouvrir ces savoirs anciens est plus qu’un simple clin d’œil au passé. C’est un pas vers un jardinage plus autonome, plus conscient et plus durable.

Mis à jour le 3 mai 2025

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Claire Durand

Claire Durand est agronome et fondatrice de La Télé Agricole, une plateforme d’information sur les pratiques agricoles et les innovations du secteur. Depuis 2015, elle y partage des contenus variés : émissions, podcasts, et articles pensés pour rapprocher les mondes agricole et technologique.

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