Quand les premières chaleurs arrivent, on espère tous que notre potager tiendra bon. Mais entre les longues périodes sans pluie, les restrictions d’eau et le soleil de plus en plus agressif, garder ses légumes en forme devient un vrai défi. Les tomates se flétrissent, les salades montent en graine trop tôt, et malgré tous nos efforts, l’eau semble s’évaporer avant même de toucher la terre.
Et pourtant, dans le sud de l’Espagne, en Tunisie ou en Sicile, certains jardins restent étonnamment verts même sous 40 °C. Leur secret ? Une technique vieille de plusieurs siècles, souvent oubliée chez nous : l’irrigation par olla.
Sommaire
Comment une simple jarre en terre cuite peut transformer votre arrosage
Le principe est d’une simplicité désarmante. Il s’agit d’enterrer une jarre en terre cuite non vernissée à côté de vos plantes. Cette jarre, qu’on appelle une “olla”, est remplie d’eau. Grâce à sa porosité naturelle, elle laisse passer l’humidité lentement, uniquement quand les racines en ont besoin. Résultat : pas d’évaporation inutile, pas de stress hydrique, et une terre qui reste fraîche plus longtemps.
C’est exactement ce type d’arrosage lent et ciblé que recherchent les jardiniers qui veulent gagner du temps, économiser l’eau et mieux protéger leurs cultures.
Pourquoi cette méthode est efficace même en pleine canicule
Contrairement à un arrosage classique, qui peut être brutal et souvent peu efficace en plein été, les ollas agissent en douceur. Elles hydratent la terre de manière homogène, sans jamais détremper ni assécher les racines. Cela permet non seulement d’économiser de l’eau (jusqu’à 70 %), mais aussi d’éviter certaines maladies liées à l’humidité sur les feuilles ou le collet des plantes.
Les plantes s’enracinent mieux, deviennent plus résistantes, et supportent bien mieux les pics de chaleur. Même les tomates, qui demandent souvent un suivi régulier, apprécient ce type d’arrosage naturel et régulier.
Fabriquer une olla maison : une solution facile et économique
Pas besoin de dépenser une fortune pour tester cette méthode. Vous pouvez fabriquer vos propres ollas avec deux pots en terre cuite non vernissés. Il suffit de boucher le trou du pot du bas (avec du mastic silicone ou un bouchon de liège), de coller les deux pots ensemble bord à bord, puis d’enterrer le tout en ne laissant dépasser que l’ouverture du haut pour pouvoir le remplir.
“Je fais mes propres ollas avec des pots récupérés sur un chantier. Depuis que je les utilise, je n’arrose mes tomates qu’une fois par semaine, même en juillet.”
— Sylvie, jardinière en Ardèche
Quels types de plantes bénéficient le plus des ollas
Cette technique est idéale pour les légumes d’été : tomates, courgettes, aubergines, poivrons, concombres… mais aussi pour les fleurs en pot, les petits fruitiers ou même les plantes aromatiques si vous les cultivez en extérieur. Les ollas fonctionnent mieux dans une terre bien aérée, pas trop argileuse, pour permettre une bonne diffusion de l’humidité.
Un conseil en plus pour renforcer l’effet des ollas
Pour aller plus loin, vous pouvez combiner vos ollas avec un paillage organique autour des plantes. Cela limite encore davantage l’évaporation et permet de conserver une terre fraîche plus longtemps. Un paillis de foin, de paille ou même de feuilles mortes fonctionne très bien.
Plante | Distance idéale de la olla | Fréquence de remplissage en été |
---|---|---|
Tomate | 15 à 20 cm | tous les 3 à 4 jours |
Courgette | 20 cm | tous les 2 jours |
Basilic | 10 cm | tous les 5 jours |
Un geste simple qui change votre façon de jardiner
Adopter les ollas, c’est choisir une méthode douce, naturelle et efficace pour affronter les étés de plus en plus secs. Ce n’est ni une mode, ni un gadget : c’est une pratique qui a fait ses preuves dans des climats bien plus rudes que le nôtre. Et surtout, c’est à la portée de tous. Il suffit d’une jarre et d’un peu de curiosité pour voir la différence.
Mis à jour le 22 mai 2025