En plein été, quand les températures grimpent et que l’eau s’évapore à vitesse grand V, le sol se transforme en véritable four. Pourtant, une solution efficace, gratuite et presque ignorée existe tout près de chez vous : la laîche, une plante qu’on voit sans la regarder.
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Pourquoi vos paillages actuels ne suffisent plus
Face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, beaucoup se tournent vers le paillage. Foin, paille, copeaux de bois : autant de solutions bien connues, mais qui montrent vite leurs limites. Le foin se tasse, moisit et laisse passer l’air chaud. Les copeaux, eux, sont parfois trop légers ou absorbent l’eau au lieu de la retenir dans le sol.
Et pourtant, sur les talus, dans les fossés ou au bord des routes humides, pousse une plante qu’on appelle souvent “mauvaise herbe” : la laîche, ou Carex. Elle passe inaperçue… sauf pour ceux qui savent ce qu’elle peut offrir.
La laîche : une plante oubliée mais redoutablement efficace
La laîche forme des touffes denses de tiges plates, un peu rigides, qui s’imbriquent naturellement entre elles. Ce qui la rend si précieuse, c’est justement cette texture : une fois coupée et déposée au pied des plantes, elle crée un tapis épais, aéré mais imperméable à la chaleur. Ce paillage naturel retient l’humidité du sol bien plus longtemps que le foin ou les feuilles mortes.
Dans certaines régions françaises comme la Brenne, les Dombes ou la Brière, ce savoir-faire ne s’est jamais perdu. Là-bas, les jardiniers des zones humides connaissent depuis longtemps les bienfaits de cette plante modeste.
Où et comment récolter la laîche facilement ?
Vous en trouverez dans les fossés humides, les talus ombragés, les bords de ruisseaux ou même dans les coins de jardin un peu sauvages. Sa tige est plate, rugueuse au toucher, et souvent légèrement brillante. Elle pousse en touffes compactes, un peu comme une herbe plus rigide. Une fois repérée, il suffit de la couper à la base avec un sécateur ou une faucille, puis de la laisser sécher deux jours à l’air libre.
Comment bien utiliser la laîche comme paillage dans votre potager ?
Une fois sèche, la laîche peut être utilisée directement au pied des tomates, courgettes, salades ou même des petits fruitiers. Étalez une couche de 5 à 7 cm, en laissant un petit espace autour du collet des plantes pour éviter l’humidité directe. Ce paillage va ralentir l’évaporation, freiner la pousse des herbes indésirables et protéger la microfaune du sol.
Petit conseil supplémentaire : pour les potagers très exposés au vent, mélangez la laîche à des tiges de roseau hachées. Le paillage sera encore plus dense et résistant.
Pourquoi ce paillage est idéal en été (et même en hiver)
En été, la laîche garde le sol frais et humide pendant plusieurs jours, même sans arrosage. C’est un véritable amortisseur thermique. En hiver, elle protège le sol contre les pluies battantes et limite le compactage. Contrairement aux paillages trop fins qui volent au vent ou qui se décomposent trop vite, elle reste en place plusieurs mois sans entretien.
| Type de paillage | Tenue au vent | Capacité à retenir l’humidité | Durée de vie au sol |
|---|---|---|---|
| Foin | Faible | Moyenne | 1 mois |
| Copeaux de bois | Bonne | Moyenne | 4 à 6 mois |
| Laîche | Très bonne | Excellente | 5 à 7 mois |
Un savoir oublié qui revient au goût du jour
Ce type de paillage ne coûte rien, ne demande aucun achat ni transformation. Il suffit de connaître les bons endroits pour le trouver et de redécouvrir des gestes simples, presque oubliés. Dans un jardin autonome, chaque élément compte. Et parfois, ce qui pousse au bord des routes est bien plus utile qu’un sac de paillis hors de prix acheté en magasin.
La prochaine fois que vous passez devant un fossé humide, observez-le avec un autre regard. Vous y verrez peut-être la solution la plus simple et la plus efficace pour préserver votre potager de la sécheresse.
Mis à jour le 22 mai 2025
