Chaque année à la belle saison, un bruit sourd dans les feuillages ou un vol rapide au-dessus du potager provoque une alerte immédiate chez les jardiniers : et si c’était lui, ce prédateur silencieux qui décime les abeilles et installe ses nids en hauteur, à quelques mètres seulement de nos maisons ?
Le frelon asiatique, discret mais redoutable, a conquis presque toute la France en moins de deux décennies. Et pour celles et ceux qui tiennent à leurs ruches, à la biodiversité de leur jardin ou simplement à leur tranquillité, savoir le reconnaître et réagir sans danger est devenu indispensable.
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Pourquoi il est vital d’agir dès les premiers signes
Un seul frelon asiatique peut tuer jusqu’à 50 abeilles par jour. Ce chiffre, à lui seul, suffit à comprendre l’ampleur du danger. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que piéger une seule fondatrice en juin, lorsqu’elles cherchent leur lieu de nidification, revient à empêcher la naissance de 15 000 individus.
Le problème, c’est qu’il est encore souvent confondu avec le frelon européen, pourtant bien plus tolérant. Et que les pièges maison diffusés sur les réseaux sociaux capturent souvent tout sauf leur cible. Alors, comment faire ?
Le signe distinctif qui ne trompe jamais
Pas besoin d’attraper l’insecte ou de le regarder sous tous les angles : l’astuce se trouve sur ses pattes. En observant son vol stationnaire près d’un arbre, vous remarquerez un contraste évident entre l’extrémité des pattes et le reste du corps. Ce détail visuel, perceptible même à distance, permet de le distinguer à coup sûr du frelon européen, qui lui a les pattes uniformes.
Ce petit indice, rarement mentionné dans les guides, est en réalité un signal d’alarme immédiat. Il suffit d’un rayon de soleil et d’un peu d’attention pour repérer ce trait en moins de trois secondes.
Comment le piéger sans risque pour les autres insectes
Les pièges à bouteilles classiques sont largement répandus. Mais ils ont un défaut majeur : ils attirent aussi les papillons, les abeilles, et parfois même les coccinelles. Il existe pourtant une méthode venue du Japon, encore peu utilisée en France, et redoutablement sélective : le piège à cône inversé.
Fabriqué avec des matériaux simples et conçu pour cibler uniquement les frelons, ce piège repose sur un comportement typique de l’espèce : leur incapacité à retrouver l’entrée une fois à l’intérieur.
Tableau comparatif : piège bouteille vs piège cône inversé
Critère | Piège bouteille | Piège cône inversé |
---|---|---|
Facilité de fabrication | Très facile | Facile |
Sélectivité | Faible | Excellente |
Innocuité pour les abeilles | Risque élevé | Quasiment nul |
Réutilisable | Non | Oui |
Fabriquer un piège japonais à cône inversé
Prenez un seau ou un pot de 10 à 15 cm de profondeur. Découpez un cône dans une feuille de plastique ou de métal fin (type boîte de conserve) et fixez-le à l’envers au-dessus du seau, la pointe vers le bas. Faites un trou d’entrée d’environ 8 mm. Le cône doit descendre au centre du piège, sans toucher le fond.
Versez dans le fond un appât fait d’un tiers de bière brune, un tiers de sirop de cassis, et un tiers de vin blanc (qui repousse les abeilles). Suspendez le piège à environ 3 mètres de hauteur, dans une zone ensoleillée, loin des ruches mais proche des zones de passage observées.
Conseil pratique : Placez vos pièges tôt le matin, entre mi-mai et fin juin. Les fondatrices sont actives dès les premières chaleurs et volent bas à cette période.
Ce que dit la loi : piégeage autorisé
Classé espèce exotique envahissante, le frelon asiatique peut être piégé ou détruit par les particuliers, sans autorisation spéciale. Dans de nombreuses régions, des arrêtés préfectoraux encouragent même les campagnes de piégeage dès le printemps.
En cas de nid repéré, ne tentez jamais une destruction seul. Prévenez votre mairie ou un professionnel référencé : les nids peuvent contenir plusieurs milliers d’individus, parfois très agressifs en cas de dérangement.
Mis à jour le 7 juin 2025