Publié par Claire Durand

Elles font des fleurs mais pas de courgettes ? Sortez le pinceau : la méthode qui marche en 48h

4 juin 2025

pinceau
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Vos plants de courgettes sont en pleine forme, les fleurs s’ouvrent chaque matin… mais toujours pas l’ombre d’un légume à récolter ? Vous n’êtes pas seul·e. C’est une situation frustrante, surtout quand on a tout bien fait : semis au bon moment, terre bien nourrie, arrosage régulier… Et pourtant, les fruits ne viennent pas. Et si le problème venait tout simplement… des abeilles ?

Pourquoi vos fleurs de courgette ne donnent rien malgré de bons soins ?

Le printemps est devenu de plus en plus capricieux. En mai-juin, les matinées fraîches, la pluie ou le vent coupent l’élan des insectes pollinisateurs. Résultat : les fleurs mâles et femelles de vos courgettes ne sont pas fécondées. Sans pollinisation, pas de fruit. La fleur femelle finit par jaunir, puis tombe, sans jamais gonfler en courgette.

C’est un phénomène très courant, y compris dans les potagers les plus bien tenus. Mais il existe une technique simple, utilisée depuis longtemps par les maraîchers en serre, qui permet de pallier ce manque temporaire d’insectes : la pollinisation manuelle.

Quand faut-il intervenir avec la méthode du pinceau ?

Le moment est essentiel. La fleur de courgette est fugace : elle s’ouvre à l’aube et se referme en fin de matinée, parfois dès 10h quand il fait chaud. Il faut donc intervenir tôt, dès que les fleurs sont bien ouvertes. Le bon créneau se situe entre 7h et 9h du matin.

Comment distinguer les fleurs mâles et femelles de la courgette ?

La fleur mâle pousse au bout d’une longue tige fine, sans renflement à la base. Elle contient les étamines, chargées de pollen jaune. La fleur femelle, quant à elle, est posée sur un petit renflement : c’est le futur fruit. Elle possède un pistil au centre, prêt à recevoir le pollen.

La méthode du pinceau pas à pas

Munissez-vous d’un pinceau souple (type aquarelle) ou, à défaut, utilisez une fleur mâle dont vous aurez retiré les pétales. Prélevez délicatement le pollen des étamines mâles avec le pinceau. Puis, transférez-le sur le pistil central de la fleur femelle. Le geste est rapide, mais très efficace.

Combien de temps faut-il attendre pour voir une courgette se former ?

Si la fécondation a réussi, vous verrez le renflement de la fleur femelle grossir dès les 24 à 48 heures suivantes. En une semaine, la courgette aura quasiment atteint sa taille de récolte. C’est aussi simple que ça.

Astuce complémentaire : vous pouvez favoriser la pollinisation naturelle en installant une petite coupelle d’eau sucrée ou des fleurs mellifères près de vos courgettes. Cela attire les butineuses même quand le temps est incertain.

Pourquoi cette technique est-elle peu connue en France ?

Parce qu’on a longtemps compté sur les abeilles pour faire le travail. Mais avec le changement climatique et la baisse d’activité des insectes pollinisateurs au printemps, les jardiniers amateurs découvrent peu à peu cette méthode manuelle. Elle est courante chez les professionnels du maraîchage sous serre, notamment pour les cultures de courgettes, melons ou concombres, où la régularité de la production est indispensable.

Est-ce que cela fonctionne aussi pour les autres cucurbitacées ?

Absolument. Vous pouvez utiliser cette méthode pour les concombres, potirons, pâtissons, melons, pastèques… Toutes ces plantes ont besoin d’un transfert de pollen entre fleur mâle et femelle. Le pinceau devient alors votre meilleur allié.

Un petit geste pour une belle récolte

Ce n’est pas de la magie, juste de la précision. Avec un pinceau et cinq minutes de votre temps, vous redonnez à vos courgettes toutes les chances de produire. Et en prime, vous prenez un peu plus conscience de ce que la nature ne peut plus faire seule. Parfois, il suffit de très peu pour que le potager vous le rende au centuple.

Mis à jour le 4 juin 2025

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Claire Durand

Claire Durand est agronome et fondatrice de La Télé Agricole, une plateforme d’information sur les pratiques agricoles et les innovations du secteur. Depuis 2015, elle y partage des contenus variés : émissions, podcasts, et articles pensés pour rapprocher les mondes agricole et technologique.

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