Publié par Claire Durand

Comment savoir si vos plantes manquent vraiment d’eau ou si vous arrosez trop (astuce visuelle simple)

30 avril 2025

plante manquant d'eau
plante manquant d'eau

Le flétrissement ne veut pas toujours dire soif. Et si votre plante souffrait en silence… parce que vous l’arrosez trop ?

Beaucoup de jardiniers, même aguerris, confondent les signes de stress hydrique. Une plante ramollie ou terne ? Hop, on arrose. Mais ce réflexe automatique cause des dégâts souvent irréversibles. L’excès d’eau étouffe les racines, empêche la respiration du sol, et finit par provoquer la pourriture. À l’inverse, une plante qui manque d’eau envoie des signaux bien différents.

Ce que je vous propose ici, c’est une astuce très simple et visuelle pour trancher, sans hésitation, entre ces deux causes. Une méthode que j’utilise chaque jour dans mon jardin et que vous pourrez appliquer tout de suite, même sans matériel.

Les symptômes du manque d’eau et de l’excès : pourquoi ils se ressemblent autant

Sur une plante en souffrance, on observe souvent un flétrissement, un affaissement du feuillage ou un ralentissement de croissance. Mais ce sont des symptômes partagés entre la déshydratation et la saturation en eau.

Pour faire la différence, il faut observer deux choses précises : le port des feuilles et l’état du substrat en profondeur.

Le signe visuel le plus fiable : la nervure centrale

Lorsque la plante manque d’eau, les feuilles se courbent vers l’intérieur, en cuillère. La nervure centrale devient visible en creux, comme si la feuille tentait de retenir l’humidité. En cas d’excès d’eau, au contraire, les feuilles deviennent molles, pendantes, souvent luisantes, et parfois translucides ou gorgées à la base.

Un autre indice révélateur : les jeunes pousses. Si elles noircissent ou deviennent spongieuses, c’est presque toujours un signe de trop-plein d’eau.

Le test du doigt : rapide et efficace

Enfoncez un doigt dans la terre, jusqu’à la deuxième phalange. Si la terre est froide, humide, voire collante, vous n’avez pas besoin d’arroser. Même si la surface paraît sèche, cela ne veut rien dire. C’est plus bas que se jouent les vrais besoins.

Si la terre est sèche sur toute la profondeur de votre doigt, friable, ou qu’elle se détache facilement en poussière, la plante manque probablement d’eau.

Avertissement : certaines plantes en pot, notamment en terreau tourbeux, forment une croûte en surface qui laisse penser que la terre est sèche… alors qu’elle reste gorgée d’eau à l’intérieur. Attention aux faux diagnostics. Retournez le pot ou utilisez un cure-dent pour tester le cœur du substrat.

Plantes en pot ou en pleine terre : ne vous fiez jamais à la surface

En pot, le drainage est clé : un excès d’eau s’accumule rapidement dans le fond. Si votre plante présente des feuilles jaunes qui tombent sans sécher, suspectez tout de suite un arrosage excessif.

En pleine terre, le sol argileux retient plus l’humidité que le sol sableux. Le même arrosage n’aura pas du tout le même effet. Il faut donc adapter la fréquence selon le type de sol. Dans un sol compact, privilégiez un arrosage lent et espacé.

Ce que je fais pour éviter toute erreur d’arrosage

Je n’arrose jamais une plante stressée sans ce double test : l’état visuel des feuilles et la vérification tactile du sol. Cela m’évite de tuer une plante bien portante… à coups d’arrosoir. J’utilise aussi une règle simple : mieux vaut sécher un peu que d’étouffer.

Car une plante un peu desséchée peut souvent se remettre. Mais une plante aux racines pourries ne repart presque jamais. En jardinage, l’arrosage juste, ce n’est pas une routine. C’est une lecture attentive, une écoute silencieuse… et un doigt dans la terre avant chaque geste.

Mis à jour le 30 avril 2025

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Claire Durand

Claire Durand est agronome et fondatrice de La Télé Agricole, une plateforme d’information sur les pratiques agricoles et les innovations du secteur. Depuis 2015, elle y partage des contenus variés : émissions, podcasts, et articles pensés pour rapprocher les mondes agricole et technologique.

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