Vous avez un laurier-rose qui s’épanouit dans votre jardin et vous rêvez de le multiplier sans effort ni dépense ? Vous n’êtes pas la seule. Juin est la période rêvée pour bouturer cet arbuste méditerranéen : tout est réuni pour réussir, du rythme de la sève à la douceur du climat. Et contrairement à ce que l’on croit, il ne suffit pas de tremper une tige dans un verre d’eau. Il existe une méthode précise, encore trop peu connue en France, qui permet d’obtenir rapidement des plants robustes, prêts à affronter les saisons à venir.
Sommaire
Pourquoi juin est la meilleure période pour bouturer le laurier-rose
En juin, le laurier-rose entre dans une phase de croissance active. La température ambiante oscille autour de 25 °C, un seuil parfait pour stimuler la production naturelle d’auxines — ces fameuses hormones qui favorisent l’enracinement. Cette période correspond aussi à la formation de rameaux dits « semi-aoûtés » : encore souples mais déjà lignifiés à la base. C’est le moment idéal pour prélever des tiges saines et vigoureuses, gorgées de sève.
Quels rameaux choisir pour réussir sa bouture
Ne vous précipitez pas sur la première branche venue. Le secret réside dans le choix du bon rameau : une tige de 15 cm, droite, sans fleur, et légèrement durcie à sa base. Les boutons floraux doivent être supprimés sans hésitation : leur présence puise dans les réserves de la plante au détriment des racines en formation. Ne conservez que les 2 ou 3 feuilles terminales, et si elles sont très grandes, coupez-les en deux pour limiter l’évaporation.
Préparer le bon mélange pour un enracinement rapide
Le laurier-rose déteste l’humidité stagnante. Il lui faut un substrat aéré, mais capable de retenir juste ce qu’il faut d’humidité. Une astuce méconnue mais redoutablement efficace consiste à mélanger à parts égales du sable de rivière grossier (non salé) et de la tourbe blonde légèrement humidifiée. Ce duo crée un lit de culture idéal pour la jeune bouture.
La technique de coupe qui fait la différence
Munissez-vous d’un sécateur bien aiguisé et propre. Coupez en biseau juste sous un nœud (là où une feuille était attachée). Si vous souhaitez optimiser vos chances, réalisez ensuite une entaille verticale de 1 cm à la base de la tige : cela stimule la production de racines adventives. Le trempage dans une hormone de bouturage est facultatif mais recommandé si votre laurier-rose est particulièrement ligneux ou ancien.
Faut-il couvrir les boutures ? Où les placer ?
Installez vos boutures dans un pot ou une caissette, en enterrant les tiges aux deux tiers. Placez l’ensemble à mi-ombre, à l’abri du vent et du soleil direct. Pour maintenir une humidité stable, la méthode la plus simple reste la mini-serre improvisée : un sac plastique transparent posé en cloche, sans toucher les feuilles. Pensez à l’aérer chaque jour pour éviter les moisissures.
Conseil spécifique : Un simple brumisateur de salle de bain suffit pour garder vos boutures hydratées sans excès. Deux pulvérisations fines par jour suffisent pour maintenir les 70 % d’hygrométrie recherchés.
Quand apparaissent les premières racines
Avec cette méthode, les premières racines apparaissent généralement au bout de 3 à 4 semaines. Mais il est préférable d’attendre 6 à 8 semaines avant de transplanter en pot individuel. Ne soyez pas trop pressée : les jeunes racines sont fragiles et ont besoin de temps pour s’étoffer.
Comment protéger les jeunes plants pour l’hiver
Les boutures enracinées restent sensibles au froid la première année. Il est conseillé de les conserver en pot jusqu’au printemps suivant, à l’abri dans une véranda ou une pièce fraîche mais hors gel. Cette période d’hivernage est cruciale pour leur permettre de constituer un bon système racinaire.
Une bouture réussie, c’est un laurier-rose qui vous ressemble
Multiplier son propre laurier-rose n’a rien d’anecdotique. Chaque plant obtenu porte l’empreinte de vos gestes, de votre patience, de vos choix. À l’heure où beaucoup achètent à la chaîne des plants en jardinerie, il y a quelque chose de singulier et de gratifiant à cultiver ce qui vient de chez soi. Et surtout, un plant bouturé conserve fidèlement les caractéristiques du pied mère : couleur, parfum, vigueur… Un petit patrimoine végétal que vous pouvez transmettre, offrir, ou installer dans un autre coin du jardin.
Mis à jour le 12 juin 2025